lundi 29 décembre 2014

Trek autour des Annapurna

Bonjour à tous !

Ca alors, mais c'est bientôt 2015 et nous n'avons toujours pas fini de raconter la fin de nos aventures ! Qu'attendons nous ? Nous nous sommes quittés à Katmandou la mal-aimée, la veille de notre départ pour le trek autour des Annapurna. On se couche le vendredi 8 août en se demandant bien que diable allait-on faire dans cette galère ?

Les Annapurna, c'est une chaîne de glaciers située au nord du Népal. Le trek est un des plus réputé du monde. Le point d'orgue, c'est le passage à Thorung La Pass, culminant à 5416 m ! C'est bigrement haut ! On décide à l'avance avec notre agence, que nous ferons en chemin un petit détour jusqu'au Lac Tilicho. On croise très fort les doigts, c'est la saison des pluies, et c'est pas facile de savoir si le trek est réellement faisable ou non dans ces conditions... 
Comme nous n'avons aucune expérience de ce genre de trekking, nous avons opté pour la formule "tout inclus" avec un guide/porteur (on y reviendra...) pour nous rassurer. Ce dernier paye tout à notre place (hôtels, transports, repas). Les seuls dépenses restants à notre charge, c'est les bières et autres boissons style coca cola qu'on est susceptibles d'acheter sur le trajet. Nous laissons une partie de nos affaires dans l'hôtel et finalisons nos sacs pour la marche : Lolo portera donc 9 kg et Oliv 11 kg auxquels viennent s'ajouter le litre et demi d'eau. A posteriori, c'était beaucoup trop ! On saura pour la prochaine fois !



Levés à 5h40 le premier jour, nous montons dans un taxi négocié par notre guide, Santosh (prononcé Santos). Il nous offre un petit déj dans un stand de la gare routière à base de galettes de sucre caramélisé (diabétiques s'abstenir). Ca colle aux dents mais c'est très bon ! Notre bus part vide de la gare routière, mais les gens l'attendent en fait un peu plus loin au bord de la route. Après une bonne trentaine d'arrêts, et 3 ou 4 demi-tours (les gares routières ne sont elles pas faite pour éviter tout ça??), nous faisons enfin route en direction de Besi Sahar. Le chemin est vraiment superbe, fait de vallées et de rizières en plateaux.

Nous arrivons à 13h à Besi Sahar, accueillis par quelques gouttes de pluie. Là, on embarque dans une jeep négociée par Santos. Il y a une guirlande accrochée jusqu'au milieu du pare-brise, la vitre est fêlée sur toute la longueur, et la musique est à tue-tête. Il faut rajouter à cela que nous sommes 14 dans la jeep, dont 4 sur les 2 sièges avant... Mais comment fait le chauffeur pour conduire dans des conditions pareilles ?! 

La route est vraiment défoncée, on se demande comment font les bus partis avant nous sur cette route. Il ne faudra pas attendre trop longtemps pour avoir notre réponse : un des bus qui nous précède s'est enlisé dans la rivière qui traverse la route. L'arrière est posé sur un caillou et les pneus arrières ne touchent plus le sol... L'ensemble du bus est dehors à constater les dégâts et chacun y va de son idée et de ses conseils aux autres pour le dégager de là (creuser sous le bus, mettre un cric pour soulever l'arrière, pousser...). Au bout d'une bonne heure, un tracteur mettra tout le monde d'accord en venant pousser le bus. Bon, pour ne pas abimer la carrosserie, ils ont quand même pris la peine de démonter un des sièges du bus pour mettre entre les deux ! Système D jusqu'au bout. 


Nous reprenons la route mais pas pour longtemps : il y a eu un éboulement et la route n'est plus praticable. Pendant la saison des pluies, les glissements de terrains sont fréquents. Ce ne sont donc pas que des statistiques ! Nous terminons la route à pieds, avec nos sacs sur le dos. Nous marchons une bonne heure, tous les deux avec une migraine flanquée par le trajet en bus, et la musique dans la jeep... 
Nous sommes bien contents d'arriver à Bahudanda (1100m d'altitude), dans un hôtel avec une vue magnifique sur les vallées et rizières. Nous y ferons connaissance avec les deux autres pensionnaires de l'hôtel, Rina et Michael, deux allemands qui voyagent sans guide. 

Nous partons le lendemain vers 8h. Les sacs semblent plus lourds que la veille, mais encore supportables. Il fait plutôt beau, on est super contents d'être là ! Le parcours ne fait que monter et descendre, et nos jambes sont là pour nous rappeler qu'on aurait peut-être dû s'entraîner un peu! Les paysages alternent entre rizières, vallées et cascades, c'est vraiment magnifique. 


La terre dégorge d'eau de tous les côtés à cause de la pluie des jours précédents. Ca rend le chemin un peu glissant. Cela vaut d'ailleurs une petite glissade (sans bobo) à Lolo dans une flaque de boue et une petite sangsue pour Oliv. Lui qui voulait essayer la sensation (cf l'article de Malaisie), le voilà servi !

Vers 11h, nous nous arrêtons pour manger dans un resto au bord de la route. Le plat du jour, c'est du Dal Bhat. Le Dal Bhat c'est du riz (Bhat) et de la soupe de lentille (Dal), servis avec un curry de légumes et des achards. C'est super bon et super copieux (vu que c'est servi jusqu'à ce que les plats soient vides et qu'on est les seuls clients). Ici, les gens, Santosh notamment, mangent du dal bhat deux fois par jour, en criant haut et fort "dal bhat : 24h power !". On n'a pas voulu les contrarier que s'ils en mangeaient deux fois par jour, techniquement c'était plus "12h power", mais bon... 

Pendant la préparation du repas (assez longue), on joue avec le gamin de l'hôtel, plutôt mignon mais un tantinet pervers ! Nous repartons enfin vers Chyamche (1430m), que nous atteignons vers 14h. Là, nous demandons à nous arrêter car on nous annonce encore 2h de marche jusqu'à la prochaine ville et que le sac se fait déjà sacrement sentir sur les épaules. 
Commence alors une routine qui deviendra quasi quotidienne par la suite : machine (à la main), douche (à l'eau froide), étirements et massage. Rina et Michael sont là également. Nous passons la soirée à jouer au trou d'uc avec eux et Santosh.

Le lendemain, contrairement aux journées précédentes, le sac se fait sentir dès le matin. Nous traversons des zones où le terrain a glissé les jours précédents. On passe en équilibre sur des endroits un poil dangereux, avec le ravin en contrebas. Heureusement qu'on n'est pas sujets au vertige ! Lorsqu'on s'arrête pour faire une pause, on réalise que les versants des montagnes autour de nous sont en fait des plans de cannabis. C'est ici que se cultive la production qui est vendue aux touristes à Katmandou par la suite, nous explique notre guide. On croise également des petits villages, des ânes qui apportent des provisions dans les villages et même des sacs à dos à poulets ! Énorme !


Nous arrêtons finalement notre journée à Danakyu (2300m). Pour le repas du soir, on comprend que ce trek est vraiment une école de la patience : le soir nous attendons notre omelette pendant 1h30 ! Heureusement que nous étions quasiment les seuls touristes (et que ce n'était qu'une omelette !!). 


Dès le départ du 4ème jour, nous attaquons par un gros gros dénivelé. Ca tire d'emblée dans les jambes ! En revanche, on a pas mal de chance sur le temps, avec un grand et beau soleil. Cela dit, même avec le soleil, les sommets sont régulièrement cachés par les nuages et on ne peut pas en profiter autant qu'on le voudrait. C'est la saison des pluies nous étions prévenus !


Nous arrivons à Chame (2760m) vers 13h30. Nous sommes un peu crevés donc nous en profitons pour faire une petite sieste. Le soir, Santos nous propose d'aller voir un "programme". En fait de "programme", il s'agit de la fête du village, à 5 minutes de notre hôtel. Comme on ne sait pas trop où c'est, on demande à un gars qui nous dit s'y rendre également. Le gars en question nous fait tourner à gauche à un moment alors qu'il nous avait semblé entendre du bruit plutôt à droite... Vu qu'il est en train de nous expliquer que ça fait 20 ans qu'il habite dans le village on lui fait confiance ! On s'embarque alors dans une mini rando dans la forêt à la frontale pendant quasiment une demi heure à traverser des ponts et marcher sans trop savoir où on va... Même Santosh ne paraît pas serein du tout... On a la vague impression qu'on va se faire raquetter au bout du chemin. Heureusement, on finit par arriver au fameux programme. On est franchement récompensés (hem...) pour nos efforts ! Chants, danses, et cris de joie ! C'est marrant de voir les népalais, qui joue les gros durs un peu machos, comme des fous devant des danses un peu ridicules. Vers 21h, on décide de rentrer à l'hôtel, vu la demi-heure de marche qui nous attend... Sauf que pour le retour on prend un raccourci et on est dans nos lits 5 mins plus tard ! On a du méchamment tourner en rond à l'aller!

La journée du lendemain commence plutôt mal, avec une grosse grosse montée, Lolo qui a super mal à la hanche à chaque pas, et Oliv qui commence à avoir le souffle d'un pachyderme à cause de l'altitude... Après une pause déjeuner à Dhikur Pokhari, où l'on est rejoint par nos deux allemands, nous faisons route commune jusqu'à Upper Pisang (3300m). La route jusqu'à Upper Pisang est probablement une des plus belle portion du parcours. A un endroit, les rochers gigantesques nous donnent l'impression d'être au coeur d'un volcan, puis la route évolue vers une plaine vraiment magnifique ! 



Le soir à l'hôtel, nous rencontrons Javi (prononcé Chavi), un espagnol en voyage au long cours ultra sportif, avec qui nous ferons un bout du voyage. 

Le jeudi, pour notre 6ème jour de marche, nous partons tous ensemble (français, espagnol et allemands) en direction de Manang (3540m), où il est prévu que nous fassions une journée d'acclimatation à l'altitude. 



La veille, nous avons eu une rude négociation avec notre guide pour passer par le haut de la vallée, où la vue est plus belle ("par en bas c'est plus rapide" nous explique-t-il... mais on n'est pas là pour aller vite, nous !). Le chemin commence par monter beaucoup jusqu'à Ghyaru, perché à 3670m. On cherche notre souffle dès qu'il faut forcer un peu, ça devient pas évident... Mais la vue dans les hauteurs valait vraiment la peine de se battre pour : c'est vraiment très beau ! 

On redescend progressivement dans une grande steppe encaissée dans la vallée. Nous arrivons finalement à Manang vers 16h. Notre hôtel est assez poussiéreux, mais le resto est vraiment bon. A vrai dire, sur le parcours, les restaurants offrent tous exactement la même carte, parfois à la présentation près ! Ici, on n'échappe pas au dal bhat, pâtes ou autres pizzas, c'est juste un peu meilleur :o)

Notre septième jour de marche tombe sur le vendredi 15 août. Pour nous aussi c'est une journée de repos. Ca tombe bien, on commence à être bien claqués et Lolo a mal à la tête... On se repose un peu le matin, puis on profite des quartiers libres pour aller ... marcher un peu. Il paraît que c'est mieux de bouger pour bien s'acclimater. Nous montons alors (à voilure très réduite) jusqu'à un point de vue sur le lac Gangapurna. Le point de vue étant situé de l'autre côté de la vallée par rapport à notre ville étape, nous avons une superbe vue sur Manang et sa vallée, le lac et les glaciers. 




Après deux petites heures de marche, nous rentrons enfin à l'hôtel pour finir la soirée comme quasiment toutes les autres : cartes et thé, repas, puis lecture. 

Le lendemain, c'est presque frais et dispos que toute la clique (qui inclus à présent Rina et Michael et Javi) prend la route vers le Tilicho Base Camp. Situé à 4150m, c'est de là que nous partirons pour l'ascension au Lac Tilicho. Au préalable, vers 5h30, Santos nous a réveillé pour profiter de la magnifique vue sur les montagnes bien dégagées. Une fois de plus, la randonnée est superbe, mais rendue très difficile par l'altitude. Oliv a le souffle très court et son coeur bat super fort dans chaque montée : disons-le clairement il en chie pas mal ! 
Une grosse partie du chemin se fait sur une zone de glissement de terrain. C'est un mur de graviers qui descend de façon vertigineuse. A chaque pas, les cailloux roulent sous nos pieds et dévalent toute la pente... C'est pas très rassurant. Heureusement le soleil et la vue sont là pour nous rappeler pourquoi on fait tout ça ! C'est vraiment spectaculaire comme paysage !


Quand on arrive au base camp, il fait grand faim ! Il faut dire qu'on a enchaîné les 5h30 de marche avec juste un petit, petit déjeuner. Autant dire qu'on est bien contents d'arriver à destination !
Cela dit, avant de passer à table, on passe à la douche. Enfin, pour Lolo il s'agit d'eau dans un seau qui a été bouillie mais qui est vaguement tiédasse quand vient son tour. Oliv opte carrement pour l'eau du ruisseau, juste assez chaude pour ne pas être solide ! (bon OK, peut être un peu plus chaude que ça, mais c'était vachement froid !). La douche est suivie par un délicieux dal bhat et une machine au soleil, dans un décor vraiment incroyable. 

Comme convenu la veille, nous sommes tous debout le lendemain à 4h pétantes, prêts à gravir les quelques 900m de dénivelés quasiment non-stop qui nous séparent du lac Tilicho (4990m). A un détail près : le cuisto aussi se lève à 4h, pour nous préparer le petit déjeuner qu'on devait prendre au sommet... On patiente donc 45 min le temps que l'eau boue pour faire cuire nos oeufs durs... 
On décolle finalement, à la frontale. Dur dur ! Le souffle est court, les jambes sont encore au lit et la tête dans un manège... Seul le guide peine plus que nous (!!). Il a mal au tendon d'achille et (même s'il s'en défend), ne gère pas bien l'altitude. C'est d'ailleurs Javi qui porte le sac avec le petit déjeuner parce que Santos il n'en peut plus... Nous arrivons finalement vers 7h30 au lac. C'est le "plus grand lac de cette taille à cette altitude" du monde (enfin, c'est un "plus ... du monde" quoi), mais c'est surtout superbe. Le ciel reste assez chargé de nuages, mais au moins, on échappe à la pluie ! 



Après un petit déjeuner assez infect avec la vue sur le lac, entouré de glaciers, nous entreprenons la descente vers le lac en lui-même (1h30 aller-retour). L'eau est froide, mais moins que ce à quoi nous nous attendions. Après de nouveau 1h30 de marche de descente assez difficile, nous atteignons le camp de base. Lolo a toujours mal aux hanches et commence à avoir mal aux genoux. Décidément, c'est dur physiquement ! Après mangé (et une petite sieste amplement méritée!!), nous entamons notre deuxième journée du jour et partons vers Mursang (~3900m) à 2h15 de marche de là. Autant dire que le soir on ne fait pas de vieux os ! La journée était difficile mais ça valait vraiment le coup !!! 



La journée du lendemain est une des plus difficile du trek. On passe notre temps à descendre et à monter, et les jambes sont déjà bien fatiguées. En plus, nos compagnons de route semblent beaucoup moins galérer que nous du coup c'est dur pour le moral ! Le temps est très couvert, mais au final il ne pleut qu'un peu pendant le repas et une fois que nous sommes arrivés. A Thorung Phedi (4450m), dernière étape avant le passage de la passe, on s'installe près du poêle et on sirote un chocolat chaud assorti d'une pâtisserie à la cannelle. Ca parait improbable de trouver ça ici, où tout est acheminé à dos d'âne, ce qui rend le tout encore plus agréable. 

On ne fait pas de vieux os le soir car la journée du lendemain s'annonce plutôt rude, et vu qu'on est à 4450m d'altitude, on sent qu'on ne va pas très bien dormir... 

Réveillés à 4h, nous avalons notre petit déjeuner à l'hôtel, puis levons le camp un peu après 5h. La journée de marche commence par un dénivelé de 500m qu'on effectue en moins d'une heure. C'est donc assez raide comme échauffement ! En revanche, la vue est vraiment magnifique, avec le soleil qui se lève sur les montagnes derrière nous. 

On continue l'ascension péniblement, mais Lolo commence à avoir des vertiges, probablement à cause de l'altitude. Elle doit s'arrêter tous les 20m pour reprendre son souffle ! Heureusement, vers 8h20, nous arrivons enfin en vue du point culminant de notre trek : Thorung La Pass, situé à 5416m. La pluie de la veille a laissé place à un grand ciel bleu et une vue imprenable sur les glaciers. On est tous super contents d'être là et d'avoir pu aller au bout ! 




Après les photos de rigueur (on en prend particulièrement beaucoup, preuve qu'on était vraiment contents!!), nous commençons la descente vers Muktinath, beaucoup plus bas (3760m). On s'arrête vers 9h pour la pause déjeuner (?!). Le décor est somptueux et on est vraiment gâtés par le temps ! 
La descente s'avère presque plus difficile que la montée. En tous cas, les genoux et les chevilles prennent bien cher, même avec les bâtons ! On finit néanmoins par arriver à Muktinath, une ville particulièrement moche, mais dans un hôtel pas mal du tout ! La douche chaude, le wifi, une salade (un truc frais quoi, pas du dal bhat ! Ca change et c'est sacrément agréable), et des bières permettent de fêter dignement les +1000m/-1650m de dénivelé enquillés dans la journée. 



Le lendemain, les séquelles de la passe se font encore sentir dans les jambes. Aussi, on décide de ne pas trop se presser pour partir et de faire une petite journée de marche. On prend la direction de Kagbeni (2800m) à 2h30 de marche (plutôt lente). Les paysages changent progressivement et sont beaucoup plus désertiques par ici. Grâce aux talents du guide qui nous accompagne, on se perd un peu et on doit faire un petit passage en hors piste. Lorsqu'on arrive à Kagbeni, Oliv décide qu'il est temps de se tordre la cheville ! Aucune entorse depuis le début du voyage, ça commence à faire tâche ! On dit au revoir à Javi pendant le déjeuner car il continue sa journée de marche. De notre côté, nous profitons du quartier libre de l'après-midi pour marcher jusqu'au petit village d'à-côté qui possède un petit gompa (un monastère bouddhiste).

De nouveau, le lendemain, on fait une petite journée de marche, autant parce qu'Oliv s'est blessé la veille que parce qu'on ne veut pas finir trop vite. On s'arrête à Jomsom aux alentours de 11h pour manger, puis on repart pour Marpha (2670m). La vallée dans laquelle on marche à présent est très très ventée, c'est pas toujours très facile, mais c'est bien la seule difficulté qu'on a eu depuis Muktinath !

Après une dernière soirée bien sympathique avec Michael, on lui fait nos adieux car il rentrera en jeep jusqu'à la ville. Avant d'attaquer la journée de marche à proprement parler, il nous faut nous battre un peu avec Santosh pour prendre le chemin de trek et pas la route des voitures... Comme il est pas content, il fera la gueule jusqu'à l'heure du déjeuner ! En tous cas, ça valait le coup d'insister un petit peu parce que le chemin est vraiment superbe. Après quelques jours dans un décor aride, nous marchons à présent à flanc de falaise, dans un paysage à nouveau vert.


Le midi, on s'arrête dans un petit village perdu. En fait de village, il y a deux maisons ! On frappe à l'une d'entre elles et on demande si l'on peut manger. Bien sûr ! La dame, si elle n'a pas l'air commode du tout, nous sert le meilleur dal bhat de tout notre trek ! Ca remet même Santosh de bonne humeur, c'est dire ! Nous passerons la nuit à Kalopani (2530m), à encore 2h15 de marche de là. A l'hôtel, il y a des coupures d'électricité toutes les 10 minutes, c'est ... dépaysant (à défaut de trouver un mot plus adapté).

Le lendemain, 15 ème jour de marche, nous rejoignons Dana (1440m). C'est un super chemin qui alterne entre forêts et plaines, c'est vraiment super d'être au milieu de nulle part comme ça ! Cela dit, contrairement à ce qu'on pourrait croire avec l'altimètre, on ne fait pas que descendre, loin de là. Pour le repas, on s'arrête dans un village encore plus petit que la veille (soit une seule maison!). Pendant que le plat se prépare, on joue avec les poussins devant le poulailler. À un moment, le cuisinier rentre dedans et en ressort avec des oeufs pour le plat de Lolo. Dur à battre en terme de fraicheur ! 



On profite également de l'attente pour mettre les choses au point avec Santosh. Il serait d'ailleurs peut-être temps d'en parler un peu... Vu que nous n'avions tous les deux aucune expérience ni de ce genre de treks, ni de l'altitude, nous avons décidé de prendre un guide qui peut faire également porteur au besoin. Nous avons donc payé une agence qui donne de l'argent au guide pour le voyage. A la fin du trek, l'argent qui reste, c'est la paye du guide... Autrement dit, le guide a tout intérêt à ce qu'on arrive le plus vite possible à destination et qu'on mange le moins possible... Un système un peu vicieux quoi... On a donc pris le temps de lui expliquer que si on a payé 2 fois plus cher que ceux qui voyagent sans guide, ça n'est pas pour aller plus vite en passant par la route, se perdre, ne pas avoir de conseils pour gérer l'altitude, ne pas pouvoir lui donner d'affaires parce qu'il est blessé et qu'il ne sache pas nous dire quelle est telle ou telle montagne, ou tel animal en face de nous... Bref, une fois l'abcès crevé, ça va beaucoup mieux ! 

On marche encore deux heures dans la vallée pour finalement atteindre le village de Dana. Etrange, on a Manau en tête en ce moment ...

Le lendemain, nous rejoignons le village de Tatopani (1190m) à, à peine 1h30 de marche de là. On dirait qu'on n'a pas marché aujourd'hui tellement c'est proche ! L'après-midi, on rend visite aux sources d'eau chaude du coin (Tatopani signifie "eau chaude" en népalais). On peine sincèrement à rentrer dedans tellement l'eau est bouillante. On en ressort d'ailleurs tout rouge : on doit être bien cuits ! On profite de la source chaude pour une lessive à l'eau chaude (la première depuis un bon moment !). 
Le soir, on ne traîne pas trop pour aller se coucher en prévision de la grosse journée du lendemain. En effet, nous prévoyons de rejoindre le village de Ghorepani, situé à 2860m d'altitude. Ca fait un beau dénivelé à parcourir (l'équivalent de 8350 marches), d'autant que ce n'est pas que de la montée... 

La journée de marche passe trèèès lentement. Chaque demi heure qui passe laisse des marques pour la suivante! Lorsqu'on arrive, on est vraiment claqués, trempés de sueur et les épaules sont savamment découpées par les bretelles du sac... Santosh fait encore des siennes le soir, en "négociant" l'hôtel gratuit pour nous, en contrepartie de quoi Rina paye plein pot... La fatigue n'aidant pas, des jolis noms d'oiseaux fusent. Il fallait bien que ça explose ! Cela dit, il nous en faut plus pour nous empêcher de passer une bonne soirée !

Le lendemain, mardi 26 août, on se lève très tôt afin d'aller sur le point de vue sur la chaîne des Annapurna situé à Poon Hill. Sauf qu'à 4h, quand il aurait fallu se mettre en route pour voir le lever du soleil, la pluie et les nuages sont là pour nous dissuader. On se résigne donc et prenons la route (après nous être recouchés un moment, hein !) pour Pokhara.

Avec la pluie, qui s'est heureusement calmée, le chemin est assez glissant et on progresse assez lentement. On s'arrête vers 11h30 pour manger un morceau à Ulleri. Le service est particulièrement long et on ne sera servi qu'aux alentours de 13h30... Nous repartons vers 14h pour nous arrêter finalement 1h30 plus tard dans le village de Hile (1430m). Nous avions prévu d'aller jusqu'à Pokhara, mais la longueur de la pause de déjeuner et la vue magnifique du village nous convainquent de nous arrêter ici pour la nuit. C'est déjà bientôt la fin du trek, et également la fin du voyage, alors autant prendre notre temps !


Le matin de notre 19ème et dernier jour de marche, il pleut. Nous attendons un peu pour partir, en espérant que ça se calme, mais la stratégie n'est pas particulièrement payante... Sur ce dernier tronçon, il n'y a plus vraiment de chemin de trek, mais plutôt une route en construction assez dégueulasse. Notre destination, Nayapul (1070m), est tout aussi dégueulasse... Ca nous fait d'ailleurs un peu mal au coeur de penser que d'ici quelques années, les petits villages qu'on a pu croiser sont susceptibles de ressembler à ça à mesure que la route se construit...

À Nayapul, nous montons dans un taxi (sans Rina, toujours fâchée contre Santosh, qui préfère le bus) en direction de Pokhara. Là bas, nous sommes conduits par Santos à un hôtel digne d'un 3 étoiles européen (au détail près que l'électricité, c'est que le soir quand même, ne nous emballons pas). Après un délicieux dal bhat à l'hôtel, Santosh nous propose d'aller faire un tour en barque sur le lac de Pokhara. Il semble que c'est la première fois qu'il tient une rame dans les mains, du coup il est comme un fou. Du milieu du lac, on peut distinguer les pics des Annapurna enneigés (le soleil s'est levé depuis le matin, et la vue est bien dégagée à présent).


Le soir, nous avons rendez-vous avec Javi et Rina dans un bar pour fêter la fin de notre trek. Une super fin pour notre expérience de trekkeurs ! En rentrant à l'hôtel, nous prenons congé de Santos avec un petit pourboire, du matériel et quelques conseils pour qu'il s'améliore...

Le lendemain, on reste au calme dans le village. L'activité est plutôt faiblarde après les 19 jours de marche, mais ça fait du bien de se reposer aussi. On s'offre même un petit massage (en se faisant légèrement arnaquer sur le prix soit dit en passant...) : ça passe plutôt bien ! Le soir, nous allons boire un coup dans un bar recommandé par Javi. On passe encore une fois une super soirée !

Pour notre 3ème jour à Pokhara, le programme n'est pas beaucoup plus chargé. On commence par changer d'hôtel pour un truc beaucoup moins cher (l'hôtel n'étant plus payé par Santos, il est pas du tout dans notre budget), puis on va faire quelques courses de souvenirs. On réfléchit également à la suite de nos aventures : retour à Katmandou en attendant le départ ?  ou bien visite du parc national de Chitwan ? Nous optons finalement pour la deuxième option sur les conseils de Javi qui l'a déjà fait, et avec Rina toujours de la partie, mais ça, c'est une autre histoire !

Voilà, c’est tout pour aujourd’hui !

A bientôt !

L’album de l’article, c’est ici (Google +) ou (Google Photos)


Jour 1: de Kathmandou (1317m) à Bahudanda (1100m) - 1h de marche
Jour 2: de Bahudanda (1100m) à Chyamche (1430m) - 5h de marche
Jour 3 : de Chyamche (1430m) à Danakyu (2300m) - 4h30 de marche
Jour 4 : de Danakyu (2300m) à Chame (2670m) : 4h de marche
Jour 5 : de Chame (2670m) à Upper Pisang (3300m) : 4h45 de marche
Jour 6 : de Upper Pisang (3300m) à Manang (3540m) : 7h de marche
Jour 7 : journée d'acclimatation : 2h de marche
Jour 8 : de Manang (3540m) au Tilicho Base Camp (4150m) : 5h30 de marche
Jour 9 : du Tilicho Base Camp (4150m) au lac Tilicho (4990m) puis Mursang (3900m) : 5h45 de marche
Jour 10 : de Mursang (3900m) à Thorung Phedi (4450m) : 5h30 de marche
Jour 11 : de Thorung Phedi (4450m) à Thorung La (5416m) puis à Muktinath (3760m) : 6h de marche
Jour 12 : de Muktinath (3760m) à Kagbeni (2800m) : 2h30 de marche
Jour 13 : de Kagbeni (2800m) à Marpha (2670m) : 3h30 de marche
Jour 14 : de Marpha (2670m) à Kalopani (2530m) : 5h30 de marche
Jour 15 :  de Kalopani (2530m) à Dana (1440m) : 5h de marche
Jour 16 : de Dana (1440m) à Tatopani (1190m) : 1h30 de marche
Jour 17 : de Tatopani (1190m) à Ghorepani (2860m) : 6h30 de marche
Jour 18 : de Ghorepani (2860m) à Hile (1430m) : 4h de marche
Jour 19 : de Hile (1430m) à Nayapul (1070m) : 2h15 de marche puis taxi jusqu'à Pokhara

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