mercredi 7 janvier 2015

Parc national de Chitwan & Katmandou

Bonjour à tous !

Tout d'abord, bonne année 2015 à tous ! Voici le récit tant attendu (peut-être) de la dernière partie de notre voyage. Une bonne dose de stress pour nous. Je ne pense pas trop spoiler en disant qu'à la fin, on s'en sort ;-)


Nous quittons finalement la belle ville de Pokhara le samedi 30 août en direction du parc national de Chitwan, à la frontière avec l'Inde. La journée commence par une petite marche jusqu'au terminal de bus. La vue sur les montagnes est particulièrement belle aujourd'hui, car bien dégagée. 


Après avoir dit au revoir à Javi, nous montons dans notre bus, en compagnie de Rina. Nous arrivons vers 12h20 à Chtiwan. Les rabatteurs nous attendent comme à l'accoutumée, sauf qu'ici, ils ne doivent pas avoir le droit de marcher sur la route. Ils sont tous agglutinés à 20 sur une sorte de "rond point" autour duquel tournent les bus. Nous demandons l'hôtel que nous a recommandé Javi, et on nous indique alors l'un des rabatteurs. Une fois partis, ce dernier nous explique qu'il nous emmènera finalement dans son hôtel à lui, parce que de toutes façons c'est le mieux. Hmmf... Au final, son hôtel est pas si mal, et on a la flemme de râler pour qu'il nous amène à l'hôtel qu'on avait demandé.

Nous commandons notre dal bhat qui met une éternité à arriver, puis partons voir 2-3 guides pour réserver un tour pour le lendemain. Notre choix se porte sur celui recommandé par Javi qui nous paraît plus sérieux que les autres. L'idée du tour, c'est de faire un safari à pieds dans le parc national, qui compte pas mal de bébêtes pas forcément gentilles. On espère voir des tigres, des ours, des rhinos, des crocodiles et des éléphants notamment. Mais il y a aussi des oiseaux, des singes et des biches, hein, rassurez-vous ! Une fois le safari réservé, nous allons profiter du coucher de soleil que nous espérons ne pas être le dernier !

Le lendemain matin, nous avons rendez-vous à 6h15 avec le guide. Celui-ci vient de récupérer nos permis pour accéder au parc, c'est parti ! Nous sommes un groupe de cinq : Rina, Olivier, Laure, et deux guides rien que pour nous. C'est une des raisons pour laquelle on a choisi cette agence ! La ballade commence par une descente de la rivière en canoë. On aperçoit un premier crocodile, le gavial, plutôt petit avec un museau très long. Il n'est pas très dangereux nous explique le guide.


Le temps est magnifique, tout comme la vue sur les Annapurna au loin. Depuis le canoë, on peut apercevoir un paquet d'oiseaux différents, mais dont on ne se souvient plus le nom... En revanche, le guide est impressionnant : il arrive a les distinguer tous, les nommer, et comme pour prouver qu'il raconte pas n'importe quoi, il nous les montre dans son livre. On croise encore quelques crocodiles, dont un gros, avant de débarquer de l'autre côté de la rivière. Ca fait apparemment 40 minutes qu'on glisse comme ça sur l'eau, on s'en n'est pas rendu compte !


A peine débarqués, le guide nous fait un petit briefing de comment il faut se comporter en fonction des animaux qu'on croise. Pour le rhino, il faut courir en zig zag et laisser tomber des objets derrière, vu qu'il est bigleux, ça peut suffire à le feinter... Pour le tigre, il faut lui montrer que t'es pas une proie, donc tu fais un pas en avant (t'as pas peur), et deux pas en arrière (mais tu cherches pas d'emmerdes), tout en le regardant dans les yeux... Plus facile à dire qu'à faire ! Pour l'ours, il faut faire du bruit avec nos bâtons de marche en tapant par terre et en criant. Et pour les éléphants, ben, on se sépare, on court dans tous les sens et on prie pour que ça soit pas toi qu'il décide de charger ! ! En plus, les éléphants du parc n'ont pas assez de femelles, du coup ils sont obligés d'aller chercher les femelles apprivoisées dans les villages. Comme les villageois les chassent, ils ont assimilé les humains à une espèce dangereuse et ils chargent à vue... Glups ! Bon ben on va essayer de pas en croiser alors ! Ah puis aussi : pour ne pas dénaturer la relation entre l'homme et l'animal, nos deux guides n'ont pas le droit d'être armés. Ils n'ont donc qu'un ridicule bâton en cas de problème... Nous voilà rassurés ! 

Pendant que le guide nous explique tout ça, son acolyte prospecte un peu les environs. Lorsqu'il revient, il a repéré des traces de tigre super fraîches (trace de pas et odeur de pipi). Il y a également des traces d'ours et de rhino, mais un peu plus vieilles. On est super tendus alors qu'on commence à marcher dans la forêt. Pas un bruit... (sauf le nôtre, les humains ne sont vraiment pas doués pour être discrets en forêt...). Un bruit de feuilles : le stress est palpable, mais ce n'est finalement que des singes à longues queues, superbes ! Ils semblent presque poser pour nous ! 




Un peu plus loin, c'est un troupeau de cerfs et biches que l'on croise, ils passent en courant pas très loin de nous. Les guides, eux, sont à la recherche d'un rhino. On se dirige donc vers leurs spots habituels. D'après ce qu'il nous explique, un rhino va aux toilettes toujours au même endroit pendant plusieurs jours d'affilée, puis change quand il y en a trop. Mais là, on a beau passer à côté de plusieurs tas de merde monstrueux, on ne voit pas de rhino dans le coin. On tourne, on marche, on attend, rien n'y fait ... Pas de rhino en vue ! On finit par revenir sur nos pas, là où nous avons débarqué. Le guide nous arrête : il vient de trouver du sang frais. Il y a également un long sillon dans le sol à côté. Ca n'était pas là, une heure auparavant, quand nous avons débarqué, ça !! Le guide se promène deux minutes autour puis commence à nous expliquer que c'est probablement un tigre qui a chassé un cerf et l'a trainé ailleurs pour le bouffer (d'où le sillon créé par le bois du cerf). L'histoire est sympathique, mais on se regarde, à moitié convaincus. Voyant ça, il nous montre, en suivant la trainée, les empreintes du tigre de chaque côté du sillon et du sang qui suit la trace... Bon ça semble plausible maintenant. Le guide pense que le tigre n'a pas trainé sa proie très loin, probablement sous l'arbre à une vingtaine de mètres de nous. Son collègue, qui est guide depuis 30 ans dans le parc, nous fait comprendre qu'il faut qu'on s'éloigne car il a peur : le tigre pourrait croire qu'on va essayer de voler sa proie et chercher à la défendre... Mais, que fait-on encore là alors ? Juste le temps de nous dire que tigre, ça se dit "Shere" en punjabi, comme dans "Shere Khan" du livre de la jungle (c'est-à-dire le roi tigre littéralement), et nous détalons. 



La marche dans la forêt reprend alors, sans qu'on y voit rien de notable pendant plus d'une heure. Alors qu'on commence à relâcher un peu notre attention, un énorme grognement sort du buisson d'à-côté : un ours vient de sauter de son arbre pour s'éloigner de nous en courant ! On ne voit pas grand chose d'autre que des feuilles qui bougent mais ça fout quand même une belle trouille. Nous reprenons notre chemin, et nous nous arrêtons dans une tour d'observation, où l'on commence à manger. Alors qu'on mange, le guide entend un rhino dans les environs (nous, on entendait que du vent, hein ...). Le deuxième guide part à la recherche de celui-ci et revient vite nous chercher. Le rhino barbote dans l'eau dans un petit canal en contre-bas. Il ne nous a pas vu. On se dit: "tant mieux, au moins il ne nous chargera pas !". La dessus, le guide lui jette un petit caillou dessus ! Mais ?! Le rhino se tourne brutalement vers nous et nous regarde. Le guide nous explique qu'il vaut mieux qu'il ne soit pas surpris en nous voyant, sinon il pourrait devenir agressif... Mais, un caillou sur la tête, ça risque pas de le surprendre ? Bon, toujours est-il qu'il ne charge pas et qu'il nous laisse le regarder. On grimpe ensuite à un arbre pour pouvoir le voir un peu mieux ! C'est vraiment incroyable ! C'est imposant comme bestiole ! Depuis l'arbre, on aperçoit un petit crocodile qui entre dans le même canal que le rhino mais qui fait rapidement demi-tour quand il voit que la place est prise !



Après le repas, on marche à nouveau pendant un long moment jusqu'à une seconde tour d'observation. Rien d'observable sur ce tronçon. Sur la tour, le guide nous explique que nous allons rentrer dans une zone assez dangereuse. C'est en effet un endroit où les herbes sont très hautes (plus grandes que nous) et denses, et il n'y a pas d'arbres alentours, donc nulle part où grimper en cas de problèmes... On se sent en effet en danger permanent dans ces herbes, comme dans un grand couloir. Les guides parviennent à repérer un second rhino ! Génial ! On ne fait pas les malins ! A un moment, les guides remarquent une merde d'éléphant assez fraîche sur le chemin. Il semblerait que l'un d'entre eux soit passé dans le coin il y a pas longtemps. Comme on l'a expliqué plus haut, les éléphants, on ne cherche pas particulièrement à les croiser ! Après ça, les guides se mettent à marcher beaucoup plus vite ! Oliv décide d'ajouter un peu de piquant à l'affaire en se tordant à nouveau la cheville, fragilisée pendant le trek... Arf ! 




Lorsqu'on sort enfin de la zone dangereuse, nous arrivons à une 3ème tour en plein soleil. Il fait extrêmement chaud, et on commence à être vraiment claqués de marcher en plein soleil. Nous profitons donc de la pause pour faire une petite sieste au pied d'un arbre (entourés de bêtes sauvages, rien de tel) ! Pendant la pause, le guide nous raconte des histoires qu'il a vécu. Notamment l'histoire d'un de ses groupes avec un Japonais. Pendant la marche, le groupe tombe nez à nez avec une tigresse et ses petits. Direct, la tigresse se met à griffer le sol et à rugir, pour protéger ses petits ! Le Japonais se met alors à paniquer et à hurler, ce qui excite encore plus la tigresse. Les deux guides ont carrément dû l'assommer pour qu'il se taise ! Bon, on rigole et on se moque, mais c'est probablement parce qu'on n'a pas croisé de tigresse pas contente !  

Lorsque nous repartons, le temps s'est bien couvert, et il ne tarde pas à pleuvoir. Sur le chemin du retour, alors qu'on se pose deux minutes, nous entendons des grognements terribles. Avant même qu'on ait compris quoique ce soit, les deux guides sont devant nous, bâtons en l'air en train de crier ! Il y a deux "bhalu" (qui veut dire ours en népalais, ca vous rappelle quelque chose?) en train de se battre à une vingtaine de mètres de nous. On reprend la route et ... ah mais c'est pas de là que venaient les cris ?? Si hein ! Bon et bien allons y alors ! Sur le chemin, on voit des trous dans le sol à l'endroit où les ours ont croisé les termitières. On ne tarde d'ailleurs pas à croiser la route d'un des deux ours, arrêté au milieu du chemin ! Wow ! Panique à bord, il est juste à côté de nous ! Il nous regarde. De l'autre côté du chemin, un éléphant (domestique) arrive, et l'ours détale alors droit dans la forêt ! Ouf ! Le guide se tourne vers Oliv : "Superbe, hein ? Tu as pu prendre la tête en photo ? Non ? Ben attends, on va le suivre pour avoir une belle photo !". C'est sûr que c'est une bonne idée ? On marche 3-4 minutes dans la forêt sur ses traces, mais le bougre ne se montrera plus. En réalité, le second guide, qui s'est fait attaqué par un ours il y a deux ans et qui a failli y perdre une jambe, ne tient pas spécialement à ce qu'on lui court après ! 



Après cet épisode, le safari touche à sa fin. Après une nouvelle traversée de la rivière, nous pouvons à nouveau respirer normalement ! On se sent super soulagé, un peu groggy par l'overdose d'adrénaline. Ca mérite bien une petite bière pour fêter ça !

Le lendemain, nous prenons le bus pour Katmandou, où nous arrivons en début d'après-midi. Oliv et Rina, avec qui nous partageons une chambre, passent une nuit vraiment horrible, à se gratter partout ! Oliv est en larmes tellement c'est dur. Merci les puces de lits... Après une matinée à petite vitesse, nous prenons un bus en direction de Bhaktapur, un petit village à l'est de Katmandou. Nous évitons soigneusement l'entrée principale qui affiche un prix exorbitant (12 euros !)! À la place, nous passons par le côté du village, où il n'y a pas de contrôle. C'est beaucoup moins cher comme ça ! Nous entrons alors dans un superbe village un peu ancien, et plutôt calme : pas de voiture ou d'agression des touristes... C'est assez agréable, surtout venant de Katmandou. 





Après la visite, c'est le retour à la brutale réalité de Katmandou et son agitation permanente. On tente de changer de chambre pour régler le problème des puces de lit, le patron ne cache même pas qu'il était au courant, il a l'air de s'en foutre comme de l'an 40... Pas très cool tout ça... 

Après une dernière journée de shopping à négocier âprement (mais toujours en nous faisant arnaquer, c'est de bonne guerre), nous faisons nos adieux à Rina. Le jeudi 04 septembre, c'est en effet la fin de notre périple. Nous partons alors pour l'aéroport. Escale à Kuala Lumpur. 6h d'attente. Vol pour Paris (en A380 siouplé). Le retour en terre française se passe, bizarrement, comme vu d'au dessus. On retrouve un peu la réalité lorsque nous sommes accueillis par Elise. Nous passerons le WE à Lille, après un retour surprise pour Christian, Virginie et Etienne qui nous attendaient 2 semaines plus tard! 

La fin du voyage déjà ! C'est passé tellement vite. 9 mois de voyages qui paraissent guère plus que quelques semaines ! C'était tellement riche, tellement rempli ! En y repensant, en tapant ces quelques lignes, l'émotion est mine de rien assez forte. Nous étions contents de partir, nous sommes aussi contents de rentrer. On ne verra certainement pas 2014 comme une année comme les autres !

Voilà, c’est tout ! 

A bientôt !

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